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Bilan du scrutin

En continuité avec le scrutin européen (liste Bardella 31 % des suffrages), la progression des voix attribuées au premier tour au Rassemblement national a poursuivi sa progression (à comparer au score des Législatives de 2022  : 18,7 %.), une décrue relative est enregistrée au second tour. La progression est notable dans toutes les catégories socio-professionnelles et dans toutes les régions, plus spécialement dans les milieux ruraux et péri-urbains, les villes petites et moyennes [[1]]. Seules les principales métropoles et leurs banlieues sont à l’écart de ce raz-de-marée.

Les principaux chiffres (en nombre de voix et en sièges) du second tour confirment la tendance, bien que, suite au “tir de barrage” conjugué des organisations de gauche et du centre, les résultats soient inférieurs pour le Rassemblement national à ceux du premier tour, en chiffres absolus (élus déjà désignés au premier tour). Ce bloc obtient à l’Assemblée nationale 55 sièges de plus qu’en 2022.

Le nombre des électeurs ayant voté pour le Rassemblement national avait été au premier tour de 9 377 297 voix, soit 29,25 % des suffrages exprimés [[2]]. Il est au second tour de 8 744 414 voix, soit 32,05 % des suffrages. En nombre de voix le Rassemblement national est toujours en tête, mais ne disposera finalement que de 125 sièges à l’Assemblée.

Le nombre de voix obtenu pour le Nouveau front populaire est nettement inférieur à celui du Rassemblement national  : au premier tour il était 8 995 226 voix (28,06 % du corps électoral), au second tour de 7 005 344 voix, soit 25,68 %. Bien que le nombre de suffrages obtenus par le NFP soit inférieur celui du RN, le nombre de sièges obtenu est supérieur  : 178.

Un résultat inespéré est obtenu pour Ensemble (ex-majorité présidentielle). Ils obtiennent au premier tour 6 425 226 voix, soit 20,04 % des suffrages. Et au second tour  : 6 314 525 voix, soit 23,15 %. Le nombre de sièges s’élève à 150, derrière celui du Nouveau front populaire, mais loin devant celui du Rassemblement national, (bien que le nombre de suffrages exprimés en la faveur de ce parti, soit très supérieur en nombre de voix).

Le Rassemblement national, en tant que groupe parlementaire plus ou moins unifié, est le parti qui a le plus grand nombre d’élus à l’Assemblée nationale, bien qu’il ne dispose que du troisième bloc parlementaire, derrière l’alliance de gauche du Nouveau front populaire (NFP) et le bloc central macroniste [[3]]. Aucune majorité absolue ne se dégage (277 sièges). Il en manque une centaine pour le groupe disposant du plus grand nombre de sièges (NFP). Il ne peut ainsi revendiquer qu’une majorité très relative, et ne vient qu’au deuxième rang en termes de suffrages exprimés.

On pourrait arrêter là la tragi-comédie, mais la suite a contribué à révéler tout le contenu, cerise sur le gâteau, de ce que Macron visait à «  clarifier  ».

 


1. Voir Jérôme Fourquet, la France d’après. Tableau politique, Préface à l’édition de poche, Editions du Seuil, 2024.

2. Avec 33 % au premier tour (avec les “ciottistes”), le Rassemblement national et ses alliés s’étaient placés en tête le 30 juin devant le Nouveau front populaire (28,06 %) et Ensemble (20,04 %). 39 députés RN avaient été élus et leurs candidats s’étaient qualifiés pour le second tour dans 446 circonscriptions.

3. Aux Législatives, le vote se fait selon un scrutin uninominal à 2 tours  : les électeurs votent par circonscription pour un candidat et non une liste. Il n’y a de ce fait aucune proportionnalité entre le nombre de voix obtenues par un parti et le nombre de sièges qu’il obtient à l’Assemblée.

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