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Acte I – Résultats des Élections européennes 8 et 9 juin 2024

Nombre de suffrages et nombre total de sièges par courant politique

Les 81 sièges à pourvoir étaient répartis de la façon suivante  :

La France revient (RN)  7 765 000 voix 31,37 % 30 sièges
Besoin d’Europe (Valérie Hayer) 3 614 000 voix 14,60 % 13 sièges
Réveiller l’Europe (Socialistes, Glucksman) 3 424 000 voix  13,83 % 13 sièges
La France insoumise – Union populaire 2 448 000 voix 9,89  % 9 sièges
La droite 1 794 171 voix 7,25  % 6 sièges
Europe Écologie 1 361 883 voix 5,5  % 5 sièges
La France fière (Zemmour) 1 353 127 voix 4,47  % 5 sièges

Le taux de participation s’est élevé à 51,49 % (hausse de 1,37 point), le taux d’abstention 48,51 %.
Sur le plan européen, le taux de participation est estimé à 51,05 %.

 

Bien qu’il s’agisse d’élections au Parlement européen et non d’un scrutin à vocation nationale, le “verdict des urnes” est sans ambiguïté, comme y insiste son représentant, Jordan Bardella  : le Rassemblement national remporte près d’un tiers des voix (36,8 % avec le parti de Zemmour). Le groupement présidentiel (Valérie Hayer) ne totalise guère plus d’un septième des voix exprimées (14,6  %). Même si une alliance du bloc présidentiel avec les diverses gauches et la droite traditionnelle pouvait être envisagée, elle ne pouvait escompter bénéficier, au mieux, que de la moitié des suffrages exprimés. Le “verdict” est-il sans appel  ? C’est sans nul doute ainsi qu’il est perçu du côté du Rassemblement national. Du côté du bloc présidentiel, si la défaite n’est pas mise en doute, on table encore sur la possibilité de “renverser la table”. Comme dans les westerns c’est à qui tirera le premier.

Selon la rumeur, le Rassemblement national se préparait depuis plusieurs mois à une éventuelle dissolution. Le 9 juin, Jordan Bardella s’exprime en ce sens (AFP 20h21-20h52), et appelle à de nouvelles élections législatives, par conséquent à la dissolution de l’Assemblée nationale.


« En permettant au Rassemblement national de dépasser les 30 % des voix, les Français ont rendu leur verdict, et celui-ci est sans appel. […] Dans un scrutin où le pouvoir aura jeté toutes ses forces dans la bataille, et ce jusqu’au président de la République, nos compatriotes ont exprimé une volonté de changement, mais aussi un chemin pour l’avenir. Le président ne peut rester sourd au message porté par les Français. L’écart inédit entre la majorité présidentielle et le premier parti d’opposition traduit un désaveu cinglant et un rejet clair de la politique conduite par Emmanuel Macron et son gouvernement. La fin d’un cycle et le jour un de l’après-Macron qu’il nous appartient de bâtir. L’un des moyens de Revenir au peuple, c’est la dissolution de l’Assemblée nationale et de nouvelles élections. »

 

A 21 heures, le Président de la République, se posant lui aussi en porte-parole du “peuple”, fait sa déclaration.


« Françaises, Français. Vous avez eu ce jour à voter pour les élections européennes […]. Le principal enseignement est clair  : ce n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe, dont celui de la majorité présidentielle.
Les partis d’extrême droite qui, ces dernières années, se sont opposés à tant d’avancées permises par “notre” Europe, qu’il s’agisse de la relance économique, de la protection commune de nos frontières, du soutien à nos agriculteurs, du soutien à l’Ukraine, ces partis progressent partout sur le continent. En France, leurs représentants atteignent près de 40 % des suffrages exprimés.
[…] Pour moi, qui ai toujours considéré qu’une Europe unie, forte, indépendante est bonne pour la France, c’est une situation à laquelle je ne peux me résoudre. La montée des nationalistes, des démagogues, est un danger pour notre nation, mais aussi pour notre Europe, pour la place de la France en Europe et dans le monde. […] Je ne saurais donc, à l’issue de cette journée, faire comme si de rien n’était.
À cette situation s’ajoute une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays, un désordre qui, je le sais, vous inquiète, parfois vous choque, et auquel je n’entends rien céder. […]
C’est pourquoi […], j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale. […]
Cette décision est grave, lourde, mais c’est avant tout, un acte de confiance. Confiance en vous, mes chers compatriotes, en la capacité du peuple français à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures  ; confiance en notre démocratie. Que la parole soit donnée au peuple souverain, rien n’est plus républicain. […] C’est un temps de clarification indispensable. […]
Dans les prochains jours, je dirai l’orientation que je crois juste pour la nation. J’ai entendu votre message, vos préoccupations, et je ne les laisserai pas sans réponse. […]
La France a besoin d’une majorité claire pour agir dans la sérénité et la concorde. Être Français est toujours se hisser à la hauteur des temps quand il l’exige, connaître le prix du vote et le goût de la liberté, agir quelles que soient les circonstances en responsabilité. C’est, au fond, choisir d’écrire l’histoire plutôt que de la subir. C’est maintenant. »

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