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Acte III – Législatives : Premier tour et entre-deux tours

Les divers clans en présence, plus spécialement à gauche (mais sans doute aussi le RN) ne sont pas vraiment préparés à une échéance anticipée. La perspective d’une potentielle victoire du Rassemblement national aux Législatives provoque une onde de choc au sein des divers partis.

Les quatre partis de gauche constituent en grande hâte une coalition à vocation électorale (France insoumise, Parti socialiste, Parti communiste, Écologistes), ils concoctent dans la foulée une plate-forme commune, en dépit de leurs profondes divisions, pour rester dans l’euphémisation. à l’initiative de François Ruffin, une coalition se constitue sous l’intitulé Front populaire, intitulé réapproprié par Jean-Luc Mélenchon. Par une politique de désistement, on vise à “barrer la route” au Rassemblement national, tout en espérant réduire le groupe présidentiel à la portion congrue. Se demander quelles sont les raisons de l’accroissement du nombre des suffrages pour ce parti n’est pas au cœur des préoccupations.

La tactique consistant à faire «  barrage  » au Rassemblement national s’élargit en Front républicain, avec participation du parti présidentiel et de ses alliés et d’une partie de la droite (non ciottiste). Il n’existe pas de véritables programmes politiques tenant compte des données de la situation et de propositions cohérentes pour l’ensemble de la société, [ou comme le disent des citoyens «  dans l’intérêt du pays  »]. On se borne à des mesures, des promesses, c’est la course à l’échalote, le «  y’a qu’à  », «  faut qu’on  », «  fallait pas que  ».


L’appréciation de citoyens

Si les divers blocs en présence escomptent que les porteurs de suffrages vont naturellement soutenir leurs visées, il n’est pas certain que les électeurs soient tous enclins à le faire dans l’enthousiasme.


« Certes, on ne peut pas négliger le droit de vote, il faut voter. [Aux législatives], il va falloir trier, bien étudier les programmes. Parce que ça ne va pas être facile. »

 

L’incertitude, le doute pourtant ne sont pas absents.


« Autour de moi, les gens ne savent pas quoi penser. »


« C’est un peu pareil la même chose, à part qu’ils sont contre le Front national. »


« De façon, Il n’y a pas d’orientation cohérente pour ce qui va venir. »


« On peut dire que ça bouge, partout. On va avoir droit aux tractations pour les places  ! À quoi sont-ils prêts les uns et les autres  ? »

 

Les citoyens électeurs hostiles à une accession au pouvoir du Rassemblement national vont dans l’ensemble cependant soutenir la tactique du “barrage”, ce qui ne signifie pas nécessairement adhésion pleine et entière aux propositions des autres blocs. Plusieurs sondages ultérieurement publiés signalent à cet égard la méfiance générale qui s’expose envers tous les partis politiques (82 % des Français), «  on n’en attend pas grand-chose  » [[1]].

Les Insoumis et Mélenchon sont particulièrement visés  :


« Sinon, les autres ça vaut pas mieux, t’as Mélenchon  : c’est le n’importe quoi. Le genre qui vocifère et qui pousse à la révolte, mais ça ne rime à rien. »


« Mélenchon, c’est la vindicte continuelle, maintenant il n’hésite plus à jouer sur l’antisémitisme  : c’est pas la politique ça, c’est du racolage. »


« Quant à ce Front populaire, qu’est-ce qui est possible à partir de ce qui existe  ? Je me demande bien. »

 

Dans le cadre des propos limités, ici recueillis, on note que le Parti socialiste, les Républicains, sont peu mentionnés, comme s’ils étaient devenus absents de la scène politique.


« Les socialistes, où ils sont  ? »


« La droite, ils n’ont pas de couilles. Et il n’y a plus de jeunes chez eux. »


« LR est en deux morceaux, en crise. »

 

Les électeurs, voire “le peuple” lui-même, peuvent se trouver mis en cause  :


« Le peuple ne pense que son-pou-voir-d’achat. Faut penser un peu au-dessus. »


« Les gens veulent beaucoup, et se découragent tout de suite. Les jeunes sont ignorants de beaucoup de choses, l’histoire, la vie. Les nouvelles générations n’ont pas vécu ce que nous avons vécu. […] Nous, dans les années 60, on se serrait la ceinture  ; t’as un boulot qui est dur, mais t’as un boulot, après tu auras mieux. Quand je veux épater le pékin, je leur dis que ma femme a arrêté de travailler à 80 ans… parce qu’on l’a licenciée  : haaa  ! »

 


1. Voir entre autres le sondages Odoxa, Blackbone Consulting et le Rapport du CESE.

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