Correspondance – S’élever à la compréhension du monde pour pouvoir le transformer
Un jour, un camarade m’a demandé pourquoi je m’intéressais toujours à la politique.
Si au début j’ai vu un moyen de m’élever à la compréhension du monde, j’ai compris aussi que cela ne se ferait pas en claquant des doigts et que cela dépasserait tout intérêt individuel. C’est un travail personnel, difficile, sur toute une vie. Pour ma part, cela fait une quinzaine d’année que je me suis engagé. Et militer ça veut dire étudier des textes à la source, essayer de les comprendre, de les assimiler pour ensuite transmettre en écrivant des articles et les diffuser.
Semer des idées suivant une ligne directrice qui me paraît juste, selon mon jugement, qui doit répondre au bien commun de l’ensemble de la société. Si le but est d’avoir une action sur le monde, ce n’est pas pour le plaisir de vouloir le transformer, mais bien parce qu’il y a des dysfonctionnements et qu’ils peuvent être résolus. Non sans difficultés bien-sûr. Ce n’est pas utopique, sinon, je n’y verrais pas d’intérêt, car cette pratique s’appuie sur les choses réelles, concrètes au quotidien : des discussions informelles à l’étude de texte en groupe ou de l’essai de la rédaction d’un article à paraître. C’est comme une course de relais sauf qu’au lieu de transmettre un témoin, on transmet des idées. C’est un travail d’éducation politique, nécessaire et possible.
Pour beaucoup, cela peut paraître bizarre, voire inutile pour certains, car il n’y a pas de retour dans l’immédiat. Mais il faut le voir dans la durée historique, et cette lutte de position est nécessaire. Voilà pourquoi je m’intéresse toujours à la politique.
Un homme, en fonction de ce qu’il « voit, peut et veut », oriente le sens de sa vie. Il en est de même pour les hommes civilisés, instruits, organisés et souverains, ils peuvent organiser l’ensemble de la société. Si la politique est la capacité humaine qui permet de changer la réalité, en raison aussi des contraintes matérielles, cela nous laisse la possibilité « de faire ou de ne pas faire ». Elle est une science philosophique de l’action raisonnée qui dépend du « pouvoir » et du « vouloir » humain. Ainsi, l’organisation de la vie collective ne dépend que de nous.